Index des Chartes
 
Bastides bienvenue :
Définition de "Bastide",
leurs caractéristiques,
leurs Chartes.
Le Tracé orthogonal,
urbanisme gothique
la Place,
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les Cornières un problème,
les Andrones,
L'église
les Remparts : avec ou sans.
Chateau : avec ou sans Puits et ponts
Bastides Modèles (Typologie)
Contexte historique.
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Présentation par :
Musée des Bastides,
Action  pédagogique,
La bastide Mystère
Centre Etude Bastides,
Interreg : Europe Sud
Bibliographie,
Cartographie
Vues aériennes
Glossaire,
Toponymie.
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Bastides
Répertoire
par départements,
par fondateurs
et global
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L'orthogonalité :
en Europe,
hors d'Europe,
dans l'Antiquité,
dans la théorie.
dans la peinture.
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sur sites internet
par bastide :
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            N à V
par Thèmes
carte interactive
 
Annexes sur :
les villes en étoile,
les "circulades",
Sauvetés  et  castelnaus
 
 
*Lecteurs*

 

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BASTIDES                      
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EUROPE                           
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RATIONALITE
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- 1993 - Au moment où s'ouvre devant nous l'espace européen comment ne pas essayer de situer le phénomène urbain des Bastides, des « villes nouvelles » ou « villes neuves », dans cette dimension. 
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Les villes neuves qui nous préoccupent ici, comme les Bastides du Sud-Ouest, ont adopté l'orthogonalité en sachant bien que cette application systématique d'un schéma rigide et stéréotypé, le maniement d'un modèle rationnel, permettent des adaptations, des déformations à la façon de variations sur un même thème musical. Au point d'ailleurs qu'un spécialiste des Bastides, P. LAVEDAN, proclame "le plan de MONFLANQU1N est peut­être la condamnation la plus éclatante de l'esprit de système...", provoquant pour le moins la réflexion.
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Ce travail d'implantation, de tracé, de lotissement requiert des moyens simples et peu coûteux : utilisation de règles géométriques élémentaires ( Pythagore, Thalès...) et des rapports dimensionnels simples ( 1/2,1/3, 1/4 ...) qui peuvent être facilement appliqués. 
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C'est, généralement, le fait de spécialistes, d'arpenteurs professionnels ou de notaires : pour CAST1LLONNES, par exemple, le bornage et le lotissement sont effectués par Ponce MAYNARD notaire d'AGEN - et à la fois traceur et arpenteur - aidé par Gautier de RAMPOUS, bayle de MONFLANQU1N représentant l'autorité.
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Les Bastides proprement dites résultent de cette conception urbanistique. Il serait cependant erroné de penser qu'elles sont un cas unique - alors qu'elles ne sont que l'expression d'un phénomène plus général - qu'on en juge: 
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ESPAGNE:
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En Navarre, au Sud-Ouest de PAMPELUNE, la ville de PUENTE LA REINA a vu passer des foules de pèlerins se rendant à ST JACQUES DE COMPOSTELLE. Partant du vénérable pont en dos d'âne qui enjambe le rio ARGA, la grand-rue "Calle Mayor", avec ses maisons en briques dorées et ses avant-toits de bois sculptés. scinde la ville en deux, sans être interrompue par quelque place centrale que ce soit.
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ITALIE:
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Les fondations "Terre nuove" créées par FLORENCE au XIV° siècle présentent une rue-marché qui est même temps un axe de grande communication; ce qui nécessite une largeur de 10 mètres environ pour satisfaire aux besoins de la circulation. Cette voie passe par une large place centrale, rectangulaire comme à SAN GIOVANNI VALDARNO fondée en 1296 ou carrée comme à SCARPERIA ( 1306 ).
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Les deux rues parallèles sont d'une largeur moindre, de même que les quatre rues perpendiculaires. Dans les quartiers ainsi délimités le lotissement étroit est de rigueur; mais sur la rue principale la largeur de la parcelle varie selon le statut économique des habitants, à contrario des Bastides plus égalitaires.
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SUISSE:
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Dès le XII°, XIII°, de part et d'autre de la haute vallée du RHIN les ducs de ZHRINGEN fondent des villes dont le type même est BERNE sur l'AAR, l'un des affluents du RHIN ( 1191 - 1220 ) : ici la rue centrale devient le lieu de marché avec ses 27 mètres de large, ce qui est exceptionnel car élimine l'obligation d'une place centrale.
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De part et d'autre de la grand-rue un parcellaire régulier d'habitat qui rejette sur les côtés de la ville les bâtiments administratifs et religieux : la vocation commerciale est clairement affirmée.
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EUROPE CENTRALE:
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La République TCHEQUE présente des villes comme BUDWEISS dans le Sud de la BOHEME avec un plan orthogonal disposé autour de la place, à partir de la,uelle s'orientent les parcelles. Un peu plus à l'Ouest, pratique­
ment sur la frontière Allemande: DOMAZLICE où la rue principale sert d'axe central comme à BERNE.
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En POLOGNE, plus exactement au Sud, dans la région de SILESIE, CRACOVIE sur la VISTULE présente le plan orthogonal le plus accompli qui soit. WROCLAW, un peu plus à l'Ouest sur l'ODER, offre une variante avec deux places, l'une centrale et la seconde extrapolée, un peu comme à MONFLANQUIN la place CALADON par rapport à la place des ARCADES.
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GRANDE-BRETAGNE:
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Dans les nouvelles villes anglaises des XI° et XII° siècles, l'emblème du christianisme s'approprie l'axe en croix du "Cardo - Decumanus". 
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A WARWICK nous dit H. GUIDONI : "il est probable que les quatre quadrants de la ville aient été à leur tour divisés en quatre parties par des rues secondaires qui constituaient ainsi quatre croix plus petites. Le plan théorique est donc un carré divisé régulièrement en seize parties". Un plan, une organisation urbaine, un espace pensé rationnellement là aussi.
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L'EUROPE EXPORTE:
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Les Français, pour leur part, inspirent la construction de SAINT LOUIS  du SENEGAL, en Afrique, et MONTREAL, au QUEBEC en Amérique du Nord.
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Les Espagnols ne sont pas en reste : SANTIAGO DU CHILI en 1541 répartit l'espace en 64 cases carrées et SANTIAGO DE CARACAS en 1567 met en place un damier de 25 cases carrées.
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A PHILADELPHIE, William PENN s'inspire en 1683 de l'expérience anglaise, d'où les deux rues principales en croix, qui divisent la ville en quatre grandes parties.
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D'une manière très simplifiée NEW YORK et CHICAGO, au XIX° siècle, utiliseront à grande échelle des ilôts dont la logique procède directement du rationalisme anglais des lotissements de LONDRES; les "estates " aristocratiques qui s'ordonnent autour d'un square...
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Cette conception rationnelle de l'utilisation de l'espace, l'EUROPE l'a utilisée, exportée après l'avoir héritée de l'Antiquité dont la connaissance avait été conservée dans les monastères. L'hypothèse d'une tradition qui relie l'Antiquité à la Renaissance et dont les BASTIDES constituent l'un des jalons permet de comprendre sous un angle nouveau le rationalisme en matière de lotissement urbain qui ne naît pas avec le mouvement moderne, mais procède d'une tradition millénaire où les exigences d'économie et d'efficacité de tracés, alliées aux dimensions constructives usuelles conduisent à des solutions voisines dans le temps et dans l'espace.
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Un tel constat prouve, à l'évidence, d'une part que le Moyen Age n'est pas cette "sombre" période d'irrationalité totale que l'on brosse trop souvent et d'autre part que l'EUROPE a puisé aux mêmes sources en ignorant les
frontières          
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Georges ODO
 "Sous les Arcades" 
Janvier 1993
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B 1 B L 1 0 G R A PHI E
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"Les Bastides... Essai sur la Régularité" 
F.DIVORNE, B. GENDRE, B., LAVERGNE, P. PANERAI - Editions AAM 1985.
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. "Le bâti ancien en bastide" - Editions EDF 1986.
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. "Monflanquin" - C..CALMETTE - Editions: Direction de l'Architecture.
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